Extrasystoles ventriculaires

Facteurs favorisants

Les extrasystoles ventriculaires peuvent survenir sans cause évidente, mais plusieurs facteurs sont connus pour les favoriser :

• Facteurs liés au mode de vie :
  • Consommation excessive de stimulants (caféine, thé, boissons énergisantes) ;
  • Tabagisme ;
  • Consommation d’alcool ;
  • Manque de sommeil ;
  • Stress et anxiété ;
  • Exercice physique intense chez certaines personnes.
• Médicaments :
  • Certains décongestionnants nasaux ;
  • Antihistaminiques ;
  • Certains médicaments psychotropes ;
  • Médicaments sympathomimétiques.
• Facteurs physiologiques :
  • Variations hormonales (grossesse, cycle menstruel) ;
  • Déshydratation ;
  • Troubles électrolytiques (notamment baisse du potassium ou du magnésium).

Pathologies cardiaques associées

Dans certains cas, les extrasystoles ventriculaires peuvent être liées à une pathologie cardiaque sous-jacente :

• Maladie coronarienne (obstruction des artères du cœur) ;
• Séquelles d’infarctus du myocarde ;
• Cardiomyopathies (maladies du muscle cardiaque) ;
• Myocardite (inflammation du muscle cardiaque) ;
• Valvulopathies (maladies des valves cardiaques) ;
• Prolapsus de la valve mitrale.

Il est important de souligner que, même en l’absence de maladie cardiaque, des extrasystoles ventriculaires très fréquentes peuvent, dans de rares cas, entraîner une diminution de la fonction cardiaque s’ils représentent une charge importante (généralement supérieure à 10 000 par 24 heures).

Les manifestations des extrasystoles ventriculaires sont très variables d’une personne à l’autre :

• Absence de symptômes : de nombreuses personnes présentant des extrasystoles ventriculaires n’en ressentent aucun symptôme ;
• Sensations cardiaques :
  • Sensation de « raté » ou de « battement sauté » ;
  • Impression de « coup dans la poitrine » ;
  • Palpitations (perception des battements cardiaques) ;
  • Sensation de battements irréguliers ;
  • Sensation de « flottement » dans la poitrine.
• Symptômes associés :
  • Léger essoufflement ponctuel ;
  • Sensation d’anxiété ;
  • Inconfort thoracique transitoire.

La gêne ressentie est très subjective et n’est pas nécessairement corrélée à la fréquence des extrasystoles. Certaines personnes peuvent être très incommodées par quelques extrasystoles occasionnelles, tandis que d’autres ne ressentiront aucun symptôme malgré des extrasystoles fréquentes.

Il est important de noter que ces sensations sont généralement brèves et non dangereuses. Toutefois, elles peuvent générer une anxiété importante chez certains patients, ce qui peut paradoxalement augmenter leur fréquence, créant un cercle vicieux.

Méthodes diagnostiques principales

Le diagnostic des extrasystoles ventriculaires repose principalement sur l’enregistrement de l’activité électrique du cœur :

• Électrocardiogramme (ECG) : examen de base qui peut identifier les extrasystoles ventriculaires si elles surviennent pendant les 10 secondes d’enregistrement. Cependant, les extrasystoles étant souvent intermittentes, un ECG normal n’exclut pas leur présence ;
• Holter ECG : enregistrement continu de l’activité cardiaque sur 24 à 48 heures, permettant de quantifier le nombre d’extrasystoles ventriculaires, leur répartition au cours de la journée, et d’identifier d’éventuels facteurs déclenchants ;
• Enregistreur d’événements : dispositif porté plus longtemps (jusqu’à plusieurs semaines) que le Holter, permettant d’enregistrer les épisodes symptomatiques à la demande du patient.

Ces examens permettent non seulement de confirmer la présence d’extrasystoles ventriculaires, mais aussi d’évaluer leur fréquence, leur morphologie (aspect sur l’ECG) et leur comportement (isolées, en doublets, en salves).

Les examens diagnostiques de base peuvent être réalisés dans tous les centres de Rythmopôle Paris, notamment à Cardiopôle Yvart (Paris 15ème) et Centre Damrémont (Paris 18ème).

Évaluation complémentaire

Lorsque des extrasystoles ventriculaires sont identifiées, une évaluation cardiologique plus complète peut être nécessaire pour rechercher une éventuelle cardiopathie sous-jacente et évaluer leur impact :

• Échocardiographie : permet d’évaluer la structure et la fonction du cœur, et de détecter d’éventuelles anomalies ;
• Épreuve d’effort : permet d’observer le comportement des extrasystoles pendant l’exercice (leur disparition à l’effort est généralement un signe rassurant) ;
• IRM cardiaque : dans certains cas, pour rechercher des anomalies structurelles subtiles ou des zones de fibrose myocardique ;
• Bilan biologique : pour rechercher des troubles électrolytiques ou d’autres anomalies.

Ces examens complémentaires sont disponibles à l’Institut Mutualiste Montsouris (Paris 14ème) et à Cardiopôle Yvart (Paris 15ème).

L’évaluation du risque lié aux extrasystoles ventriculaires prend en compte plusieurs facteurs :

• • État du cœur : la présence d’une cardiopathie structurelle sous-jacente est le facteur pronostique le plus important ;

• Charge arythmique : le nombre d’extrasystoles sur 24 heures (charge élevée si > 10 000/24h ou > 10-15% des battements) ;
• Morphologie des extrasystoles : certaines morphologies (multifocales, polymorphes) peuvent avoir une signification pronostique différente ;
• Complexité : extrasystoles isolées, en doublets ou en salves ;
• Fonction ventriculaire gauche : une altération de la fonction cardiaque associée aux extrasystoles fréquentes peut orienter vers une cardiomyopathie induite par l’arythmie.

Cette évaluation personnalisée du risque, réalisée par les rythmologues de Rythmopôle Paris, permet d’orienter la prise en charge et de déterminer si un traitement est nécessaire.

Situations ne nécessitant pas de traitement

Dans la majorité des cas, les extrasystoles ventriculaires ne nécessitent pas de traitement spécifique, notamment :

• Extrasystoles peu fréquentes sur cœur sain ;
• Extrasystoles asymptomatiques ou peu symptomatiques ;
• Extrasystoles disparaissant à l’effort.

Dans ces situations, une simple réassurance et un suivi cardiologique régulier peuvent être suffisants.

Mesures hygiéno-diététiques

Des modifications du mode de vie peuvent contribuer à réduire la fréquence des extrasystoles ventriculaires :

• Réduction ou élimination de la caféine, de l’alcool et du tabac ;
• Gestion du stress (techniques de relaxation, méditation, activité physique régulière) ;
• Amélioration de la qualité du sommeil ;
• Maintien d’une bonne hydratation ;
• Correction d’éventuels déséquilibres électrolytiques.

Traitements médicamenteux

Lorsque les extrasystoles ventriculaires sont très symptomatiques ou très fréquentes, un traitement médicamenteux peut être envisagé :

• Bêtabloquants : traitement de première intention, ils diminuent l’influence du système nerveux sympathique sur le cœur ;
• Inhibiteurs calciques (vérapamil, diltiazem) : peuvent être efficaces dans certains cas ;
• Antiarythmiques (flécaïnide, propafénone) : réservés aux cas plus sévères en raison de leurs effets secondaires potentiels.

Ces traitements visent à réduire la fréquence des extrasystoles et à améliorer les symptômes, mais ils ne les éliminent généralement pas complètement.

Ablation par radiofréquence

Dans certains cas bien sélectionnés, une ablation par cathéter peut être proposée :

• Extrasystoles très symptomatiques et résistantes au traitement médicamenteux ;
• Extrasystoles très fréquentes (> 10 000/24h) avec risque de cardiomyopathie induite par l’arythmie ;
• Extrasystoles associées à une altération de la fonction cardiaque.

Cette procédure consiste à localiser précisément l’origine des extrasystoles dans le cœur grâce à un système de cartographie électroanatomique, puis à l’éliminer par application de radiofréquence. Elle est réalisée sous anesthésie locale, dure environ 90 minutes et se déroule le plus souvent en ambulatoire.

L’ablation des extrasystoles ventriculaires peut être réalisée à l’Institut Mutualiste Montsouris par les rythmologues de Rythmopôle Paris. Les taux de succès de cette procédure varient entre 70 et 90% selon la localisation des extrasystoles, et elle permet souvent l’arrêt des médicaments antiarythmiques.

Suivi médical recommandé

Le suivi des patients présentant des extrasystoles ventriculaires dépend de leur fréquence, de leurs caractéristiques et de la présence éventuelle d’une cardiopathie :

• Suivi annuel pour les extrasystoles bénignes peu fréquentes ;
• Suivi plus rapproché (tous les 3 à 6 mois) pour les extrasystoles fréquentes ou en cas de cardiopathie associée ;
• Contrôles échocardiographiques réguliers en cas d’extrasystoles très fréquentes pour surveiller la fonction ventriculaire.

Ce suivi personnalisé est assuré dans les différents centres de Rythmopôle Paris.

Activité physique

La pratique d’une activité physique régulière est généralement bénéfique, même en présence d’extrasystoles ventriculaires :

• L’exercice modéré peut améliorer le tonus vagal et réduire le stress, facteurs favorables à la réduction des extrasystoles ;
• La disparition des extrasystoles à l’effort est un signe rassurant ;
• En cas de cardiopathie sous-jacente, les recommandations sportives seront adaptées à la pathologie.

Gestion de l’anxiété

Les extrasystoles ventriculaires peuvent générer une anxiété importante, qui peut à son tour augmenter leur fréquence. Quelques conseils pour gérer cette anxiété :

• Comprendre que les extrasystoles sont généralement bénignes et très fréquentes dans la population ;
• Pratiquer des techniques de relaxation (respiration profonde, méditation, yoga) ;
• Éviter de surveiller constamment son pouls ou ses symptômes ;
• Consulter en cas d’inquiétude pour obtenir une réassurance médicale.

Rythmopôle Paris offre une expertise complète dans la prise en charge des extrasystoles ventriculaires :

• Une équipe de rythmologues spécialisés dans le diagnostic et le traitement des troubles du rythme cardiaque ;
• Un plateau technique complet permettant la réalisation de tous les examens nécessaires au diagnostic précis (ECG, Holter ECG, échocardiographie, épreuve d’effort) ;
• Une expertise dans l’ablation par radiofréquence des extrasystoles ventriculaires à l’Institut Mutualiste Montsouris ;
• Une approche personnalisée, tenant compte des symptômes, des préférences et du profil de risque de chaque patient ;
• Un suivi adapté assuré dans plusieurs centres en Île-de-France, facilitant l’accès aux soins.