Traitement du Bouveret : les 5 manœuvres pour interrompre les crises.
Le traitement du Bouveret est relativement simple. Les tachycardies de Bouveret sont décrites comme étant des tachycardies régulières à début et fin brutaux. Enfin, elles peuvent être suivies d’une crise de polyurie (une très forte envie d’uriner). Souvent, ces crises peuvent être très invalidantes et se traitent de deux manières.
Tout d’abord, on peut utiliser un médicament qui sera pris soit en cas de crise, soit tous les jours. De plus en plus, on traite ces crises en réalisant une radiofréquence. Il s’agit alors de cautériser le foyer d’arythmie ce qui permet d’être débarrassé de ses crises sans prendre de traitement.
Lorsque les médicaments ne fonctionnent pas ou en attendant l’intervention, voici 5 manœuvres qui peuvent vous aider à interrompre la crise. En fait, elles fonctionnent toutes sur le même principe : stimuler le nerf vague.
Boire un grand verre d’eau très froide est un traitement du Bouveret !
Munissez-vous d’un grand verre d’eau très froide. Buvez-le d’un coup. Ceci peut interrompre la crise.
Bloquer la respiration.
En cas de survenue d’une crise, vous pouvez également pousser très fort comme si vous alliez à la selle. Vous prenez une grande inspiration et vous bloquez et poussez très fort. On appelle cela une manoeuvre de Valsalva.
Cette manœuvre stimule le nerf vague. Ceci a pour conséquence de ralentir la conduction dans le noeud atrio-ventriculaire qui est emprunté par la tachycardie. Cela crée un « déséquilibre électrique » qui interrompt la tachycardie.
S’appuyer sur les yeux.
Cette maneuvre a également pour but de stimuler le tonus vagal via le réflexe occulo-cardiaque.
Fermez les yeux et positionnez l’index, le majeur et l’annulaire à plat sur les paupières et appuyez sur le globe occulaire pour interrompre votre tachycardie.
Attention, à ne pas réaliser en cas de port de verres de contact ou de glaucome !
Se masser la carotide.
La carotide est l’artère du cou qui apporte le sang au cou et à la tête. Il y a en une à droite et une à gauche.
Dans la partie haute du cou, elle se divise en deux : la carotide interne, qui va perfuser le cerveau et la carotide externe qui perfuse le reste de la tête. Cette bifurcation s’appelle le glomus carotidien. Elle contient des capteurs qui lorsqu’ils sont stimulés, activent le nerf vague, notamment pour protéger le cerveau.
Ainsi, en cas de crise, palpez votre cou pour sentir le pouls carotidien. Positionnez les doigt à plat sur cette zone et massez la circulairement en exerçant une pression modérée. On appelle cela un massage sino-carotidien.
Prendre un grand bain froid, un traitement du Bouveret.
Plongez dans un grand bain d’eau froide. Ceci peut également interrompre votre tachycardie en stimulant le nerf vague.
12 Responses
Bonjour , j’ai 67 ans ( une moyenne de 2/3 crises de Bouveret par an depuis l’adolescence) Les crises se produisent de manière aléatoire et arrint plus fréquemment en montagne … Voici la chose qui marche le mieux pour moi : se mettre les 2 doigts dans la bouche et essayer de se faire rendre .. Je ne suis pas médecin, mais c’est pratiquement tout le temps efficace …le rythme cardiaque revient normal immédiatement …
Bonjour,
Merci pour votre message. Vous réalisez en effet une « manoeuvre vagale » qui en augmentant le tonus du nerfs vague, freine la conduction dans le nerf du coeur, ce qui réduit la tachycardie.
Dr Olivier VILLEJOUBERT
Merci.
33 ans diagnostique du médecin tachycardie, douleur à la poitrine et envie fréquent d’uriner. Accompagné de crise de spasmophilie, es ce que la tachycardie se traite et pourrait s’effacer complètement ou bien on doit prendre un traitement à vie? Le fait seulement de ne pas en savoir un peu plus m’angoisse. Merci
Bonjour,
Merci pour votre message. Il serait peut être intéressant que vous consultiez sans urgence un cardiologue.
Dr Olivier VILLEJOUBERT
Bonjour,
Diagnostiqué à 27 ans, tachycardie paroxiste, dit bouveret, rien à l’échographie, rien à l’ECG, les crises arrivent inopinément.
Aujourd’hui, j’ai 47 ans, je vis avec. Mon pire cauchemar, c’est que ça se déclenche dans mes voyages en avion.
Ma meilleure méthode est de changer de position de manière radicale: je suis debout, j’appuie sur mes yeux, j’insufle de l’air à fond pour gonfler mon ventre, et je me jette en arrière sur mon lit.
Voilà, chacun sa méthode.
Bonjour,
Merci pour votre message. Les techniques que vous décrivez sont bien connues et sont appelées « manœuvres vagales ». Sachez qu’une procédure simple en ambulatoire pourrait vous débarrasser de tout cela.
Dr Olivier VILLEJOUBERT
Bonjour,
J’ai 32 ans et j’ai le syndrome de Bouveret. Je fais de la boxe et parfois l’entrainement en cardio est difficile mais je sens que cela me fait du bien et que cela espace mes crises. Parfois ça arrive pendant le sport, je suis donc obligé d’arrêter pour faire de l’apnée. Quand vous dites une procedure ambulatoire qu’est ce que c’est ? Merci à vous.
Bonjour,
Merci pour votre message. Ambulatoire signifie que vous ne dormez pas à l’hopital. Au Rythmopole, vous arrivez à 7h, passez en 1ère ou 2ème position puis sortez 2h après la fin de l’intervention.
Dr Olivier VILLEJOUBERT
Bonjour
Pareil que vous, depuis que j’ai 12 ans par là par contre
J’ai 44 ans et je vis avec
La je vais aller aux États Unis et j’ai très peur que cela m’arrive en avion
Je me dis qu’on ne pourra pas me secourir si besoin ^^
Méthode ça dépend mais souvent j’attends que ça passe
Ou alors quand je la sens arriver je retiens mon air pour ne plus respirer et ça passe
Il paraît que ce n’est pas grave mais c’est très stressant et quand on a la crise ça fait vraiment peur on se demande comment le coeur tient ! Je me dis depuis toujours qu’un jour je vais y passer
Bonjour,
Merci pour votre message. Ce que vous décrivez est en effet très évocateur d’un Bouveret. Il faudrait en parler à votre cardiologue ou votre rythmologue.
Dr Olivier VILLEJOUBERT
Si c’est bien une tachycardie de Bouveret , faites comme moi: Je viens d’en être débarrassé après 60 ans grâce à une intervention très rapide et peu risquée: L’ablation. Je suis enchanté de ce miracle. Parlez-en au cardiolologue. Vous me remercierez