Fibrillation auriculaire : les 5 pièges du traitement à éviter.
Fibrillation auriculaire : les 5 pièges du traitement à éviter.
La fibrillation auriculaire est l’arythmie la plus fréquente. Sa prévalence augmente avec l’âge pour atteindre plus de 20% de la population chez les patients de plus de 80 ans.
Ce traitement repose sur deux piliers :
- la protection contre le risque d’accident vasculaire cérébral : si ce risque existe, on donne un traitement anticoagulant pout protéger le patient.
- la prise en charge des symptômes liés aux accès d’arythmie : on donne pour cela des antiarythmiques. Le plus souvent, on réalise une ablation par radiofréquence.
Ce traitement comporte quelques pièges ou idées reçues. Voyons-les ensemble.
Je vais d’abord prendre des antiarythmiques, puis quand ils n’auront plus d’effet, je ferai une ablation.
En effet, c’est spontanément un raisonnement qui parait logique. C’est même la stratégie qui était proposée il y a une dizaine d’année.
En fait, avec le temps, les experts internationaux se sont aperçus que plus une fibrillation auriculaire étaient traitée par radiofréquence tôt, mieux ça fonctionnait.
Alors que faire ?
En pratique, si le patient souhaite prendre le moins de médicaments possible, il peut tout à fait bénéficier d’emblée d’une procédure d’ablation.
S’il souhaite temporiser un peu, il peut toujours prendre un traitement antiarythmique pour murir sa réflexion.
Le choc électrique peut guérir ma fibrillation auriculaire.
Faux !
En effet, il est fréquent de pratiquer un choc électrique dans le cas de la prise en charge d’une fibrillation auriculaire.
Le principe consiste à appliquer une très courte impulsion électrique. Celle-ci va « assommer » l’arythmie.
Elle permet donc de passer de la fibrillation auriculaire au rythme normal. En revanche, elle n’empêchera pas le cœur de repasser en fibrillation auriculaire. Pour cela, il faut prendre un traitement antiarythmique ou mieux, réaliser un traitement par radiofréquence.
Une ablation de fibrillation auriculaire ? C’est une grosse opération, je ne veux pas qu’on me retire des morceaux de cœur !
Pas d’inquiétude, on ne retire rien du tout ! En pratique, on utilise une petite sonde que l’on introduit par la veine de la cuisse. Il n’y a donc aucune ouverture qui est pratiquée.
On l’utilise pour localiser les foyer d’arythmie et on réalise de microcauthérisations qui suppriment la fibrillation.
A l’Institut Mutualiste Montsouris, nous avons développé un protocole permettant la réalisation de cette intervention en ambulatoire.
Le cœur fonctionne parfaitement normalement à l’issue. On aura simplement endormi les foyers qui perturbaient son fonctionnement régulier.
J’ai eu une ablation de fibrillation auriculaire, je peux arrêter mon anticoagulant.
Faux !
En effet, le risque de faire un accident vasculaire cérébral (AVC) est indépendant du fait que la fibrillation auriculaire ait été ablatée ou non. On serait en effet tentés de penser que comme il n’y a plus d’arythmie, il n’y a plus de risque de faire un AVC.
En pratique, c’est un peu plus compliqué que cela. En effet, il n’a pas été encore formellement démontré que l’ablation permettait de dispenser de la prise du traitement anticoagulant. Une des hypothèses avancées est que la formation des caillots responsables de l’AVC ne soit pas liée à la présence de la fibrillation auriculaire à proprement parler mais à celle d’une pathologie regroupant l’ensemble : la cardiomyopathie atriale.
Pour le moment, les choses sont assez simples. On calcule un score : le score de CHADS VASc. En fonction de son résultat, le patient est placé ou non sous anticoagulant.
Refaite tranquillement le point avec votre cardiologue traitant si besoin.
Le traitement anticoagulant est trop dangereux pour moi, je ne peux plus être protégé contre l’AVC !
Faux !
En effet, chez certains patients, le traitement anticoagulant est trop dangereux. Par exemple, il les expose à des risques de saignement trop grand.
On peut alors placer dans le coeur une toute petit prothèse qui protège de l’AVC. Cette petite intervention s’appelle une exclusion percutanée de l’auricule gauche.
Elle se réalise en passant par la veine de la cuisse sous au cours d’une petite hospitalisation.
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