On distingue principalement deux grandes causes QT long : les QT acquis et les QT longs congénitaux.
Les syndromes du QT long acquis
Les syndromes du QT long acquis sont des causes réversibles d’allongement du segment QT. Ils sont le fait d’une prise médicamenteuse, toxique ou d’un trouble métabolique qui vient perturber le fonctionnement de certains canaux ioniques (les canaux potassiques le plus souvent).
Parmi les troubles métaboliques impliqués, on retrouve la baisse de potassium (hypokaliémie), de magnésium (hypomagnésémie) et de calcium (hypocalcémie).
La liste des médicaments et toxiques impliqués dans l’allongement de l’intervalle QT est longue. Cette liste peut vous être transmise par votre rythmologue à Rythmopôle Paris, qui vous aidera à identifier les médicaments à risque dans votre traitement. Citons parmi les plus fréquents :
- Certains anti-arythmiques (quinidine, amiodarone, sotalol)
- Certains antibiotiques (macrolides : azythromicine, erythromicine ; quinolones)
- Certains antipaludéens : quinine et dérivés quinoléiques
- Certains psychotropes (antidépresseurs tricycliques)
- Les antihistaminiques
Par ailleurs, on constate bien souvent que l’allongement de l’intervalle QT n’est pas le fait d’un seul élément mais de la conjonction de plusieurs facteurs (exemple : association de plusieurs médicaments susceptibles d’allonger le QT et d’une hypokaliémie).
Les syndromes du QT long congénitaux
Les syndromes du QT long congénitaux sont des maladies génétiques, héréditaires qui sont liées à une mutation sur un ou plusieurs gènes régulant certains canaux ioniques impliqués dans la repolarisation (canaux potassiques ou canaux calciques le plus souvent). Cependant, il s’agit de maladies rares relevant d’une prise en charge spécialisée par un rythmologue.
Classification génétique des formes congénitales
Les syndromes du QT long congénitaux sont classés en différents types (LQT1 à LQT17) selon le gène muté. Les trois types les plus fréquents sont LQT1, LQT2 et LQT3, représentant environ 75% des cas. Cette classification génétique a une importance clinique car certains types sont associés à des déclencheurs spécifiques (effort pour LQT1, émotion ou bruit pour LQT2, repos ou sommeil pour LQT3) et influencent le choix thérapeutique.
Hérédité et dépistage familial
Les syndromes du QT long congénitaux se transmettent le plus souvent selon un mode autosomique dominant, ce qui signifie qu’un patient atteint a 50% de risque de transmettre la mutation à chacun de ses enfants. Suite au diagnostic d’un QT long congénital chez un patient, un dépistage systématique est recommandé chez les apparentés du premier degré (parents, fratrie, enfants) par la réalisation d’un électrocardiogramme standard et, si disponible, par la recherche de la mutation identifiée chez le cas index. Ce dépistage peut être réalisé à Cardiopôle Yvart (Paris 15ème), qui dispose des équipements nécessaires pour une évaluation complète.