Un stimulateur cardiaque : pour qui? pour quoi?
Un stimulateur cardiaque ou « pacemaker » est un dispositif comprenant un boitier composé d’un micro-ordinateur et d’une batterie. Celui-ci se relie à des sondes directement implantées dans le cœur, en passant par les veines. Près de 4 millions de patients en sont porteurs dans le monde. En 2010, cela représente 350 000 personnes en France. Sa principale utilisation est de stimuler le cœur, en prenant le relais lorsque la fréquence cardiaque est trop lente (bradycardie).
Déroulement de la procédure d'implantation
La pose d’un stimulateur cardiaque se réalise au bloc opératoire, en condition d’asepsie. Le geste est indolore grâce à la réalisation d’une anesthésie locale au niveau de l’épaule. Puis on effectue une incision d’environ 5cm. Ensuite, on introduit les sondes via une veine, pour les implanter directement dans le cœur. Enfin, on les relie au boitier du pacemaker qui est enfoui sous la peau.
Une radiographie pulmonaire permet de vérifier le bon positionnement des sondes. La sortie est possible dès le lendemain de l’intervention. Le patient reprend immédiatement une activité quotidienne normale. Par ailleurs, les dispositifs actuels sont compatibles avec la réalisation d’une IRM. On estime entre 8 et 13 ans la durée de vie d’un stimulateur cardiaque avant de le remplacer.
Cicatrice de pacemaker le lendemain de l’implantation. Le retrait du fil s’effectue au domicile 10 jours après l’intervention.
La radiographie thoracique montre un bon positionnement du pacemaker et des sondes.
J’ai fait une syncope ; je suis essoufflé : on me propose la pose d’un stimulateur cardiaque.
Les trouble de la conduction électrique cardiaque sont une causes de perte de connaissance ou syncope. Cette bradycardie peut survenir dans les oreillettes (dysfonction sinusale) ou dans les ventricules (bloc atrio-ventriculaire). Parfois, une alternance entre arythmie rapide et fréquence cardiaque lente peut être source de symptômes. Le traitement consiste alors en l’implantation du stimulateur cardiaque.
De manière conventionnel, votre rythmologue vous proposera un pacemaker composé de 2 sondes (une sonde dans l’oreillette droite et une dans le ventricule droit). Dans certains cas, une seule sonde ventriculaire suffit, en cas d’arythmie chronique.
Un stimulateur cardiaque sans sonde (MICRA®) vous sera proposé dans certains cas. Il présente l’avantage de réduire le risque d’infection et ne laisse pas de cicatrice apparente.
Mon arythmie cardiaque est trop rapide, un stimulateur cardiaque s’impose
Lorsque l’arythmie cardiaque chronique est trop rapide (ou tachycardie), malgré le traitement médicamenteux prescrit par votre médecin, la pose d’un stimulateur cardiaque peut être proposé. Dans un second temps, une cautérisation entre les oreillettes et les ventricules sera réalisée. Ainsi, le pacemaker régulera la fréquence cardiaque en permanence pour améliorer un essoufflement ou une fatigue intense.
Mon cœur présente une baisse de la contraction : on m’a parlé d’un stimulateur cardiaque avec trois sondes ?
Lorsqu’il existe une insuffisance cardiaque, avec désynchronisation de la contraction des deux ventricules, un stimulateur cardiaque « triple chambre » ou resynchronisation cardiaque peut vous être conseillé. Dans ce cas, on ajoute une troisième sonde au pacemaker conventionnel.
Elle est implantée pour stimuler le ventricule gauche, en passant par une veine parcourant sa surface. Ainsi, l’objectif est de recréer une coordination de la contraction des ventricules.
En conclusion
La pose d’un stimulateur cardiaque est une intervention fréquente, peu invasive. Elle nécessite une hospitalisation de courte durée inférieure à 48 heures. Son objectif est d’améliorer la qualité de vie (fatigue importante, malaises, essoufflement) notamment chez les patients souffrant de bradycardies importantes, ou au contraire lors d’arythmies trop rapides. Enfin, ce dispositif peut être une solution efficace chez les personnes atteints d’insuffisance cardiaque. Il nécessite un contrôle annuel par le rythmologue.