Arythmie: en guérir en un jour
L’arythmie est un terme générique pouvant correspondre à une multitude de pathologies dans l’esprit du grand public. Toutefois, le terme sous-entend une cause précise : la fibrillation atriale (ou auriculaire).
Elle touche en France près de 700 000 personnes (1-3) et plus de 230 000 nouveaux cas sont diagnostiqués par an en France (4).
L’arythmie est un trouble du rythme affectant les oreillettes du cœur, les faisant battre de façon anarchique et rapide. Les oreillettes étant le chef d’orchestre du rythme cardiaque, on comprend alors pourquoi le rythme devient totalement désorganisé. Elle figure parmi les premières causes d’accident vasculaire cérébrale (AVC) et d’insuffisance cardiaque (épuisement du cœur), et, à ce titre, devient un enjeu de santé public de plus en plus important dans le monde. (5)
Aujourd’hui, cette maladie est bien mieux connue et sa prise en charge est parfaitement codifiée. Le traitement anticoagulant protège le patient du risque d’AVC.
Pour empêcher le cœur de faire de l’arythmie, deux solutions existent : les médicaments (anti-arythmiques) et les techniques dites d’ablation.
Inventée il y a une vingtaine d’année par des équipes françaises, la technique opératoire s’est métamorphosée au cours des dernières années, avec un taux de succès supérieur à 80% et un risque de complications très faible. (6-7)
Elle est désormais réalisée “en routine” de façon ambulatoire à l’Institut Mutualiste Montsouris: le patient arrive le matin a jeun vers 7h30 et est accueilli dans sa chambre par l’équipe soignante. Le patient se change en tenue de bloc et est accompagné, en marchant, jusqu’à la salle d’examen.
L’intervention, réalisée sous anesthésie générale dans les centres qui le peuvent, dure environ une heure. Aucune incision n’est faite, mais une piqure est réalisée au niveau d’une veine du pli de la cuisse, par laquelle cheminera le cathéter (la sonde). Une reconstruction en 3 D du cœur est alors faite en quelques minutes, en y intégrant également les zones d’anomalies électriques créant le trouble du rythme. On procède alors à « l’ablation » : la sonde va bruler les zones malades réalisant une sorte de cautérisation. Cela prend une trentaine de minute généralement.
On retire ensuite la totalité du matériel et un pansement compressif est posé sur le point de piqure.
Après 30 minutes en salle de réveil, le patient retourne dans sa chambre et pourra se lever au bout de 6 heures…puis rentrer chez lui avec son accompagnant. Des consignes détaillées lui sont données, et une infirmière du service lui passera un appel téléphonique le lendemain pour prendre de ses nouvelles.
Un arrêt de travail de quelques jours est prescrit,. On demande également d’éviter les efforts trop importants, avec une reprise du sport possible au 7ejour.
Innover n’est pas toujours une course effrénée vers des techniques compliquées et, parfois, risquées. L’ablation de l’arythmie en ambulatoire permet de diminuer le stress du patient. De plus, cela permet garder les lits d’hospitalisation pour les patients qui le souhaitent ou le nécessite. Ainsi, plus de patients peuvent être traités dans des délais acceptables.
Les patients éligibles à l’ablation de fibrillation auriculaire en ambulatoire représentent 50% des patients traités. Bien qu’une intervention ne soit jamais un moment de plaisir, l’ambulatoire, en diminuant l’anxiété liée à l’environnement hospitalier avant et après l’intervention, laisse souvent un meilleur souvenir au patient.